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LYCÉENS ET CRÉATION CONTEMPORAINE pour les 1S2

Le 12 décembre 2018

Cette année, la classe de 1S2 bénéficie du dispositif Lycéens et création contemporaine qui a pour but de faire assister à trois différentes représentations .

Hier soir, ils ont pu assister à Scala, la première représentation à la Scène nationale d'Orléans, spectacle de cirque conçu et mis en scène par Yoann Bourgeois. Huit performeurs cohabitent avec une machinerie d’objets quotidiens, doués d’une étrange capacité à se mouvoir seuls. D’où une suite de réactions en chaîne, dans la fuite et l’abandon d’un effet domino sans fin, à toute allure.

 

Une critique d'élève:

Le spectacle d’une structure

Un homme, une femme emprisonnés dans le cercle vicieux du quotidien. Ils se débattent, les portes claquent les objets tombent, se déforment à la manière d’un wakouwa.

Nous avons pu assister ce mercredi à la première au Théâtre National d’Orléans de La Scala de Yoann Bourgeois. Cet homme est à la fois jongleur, danseur, acrobate, mais reste avant tout un metteur en scène très reconnu dans le monde actuel de l’art contemporain. L’artiste a imaginé ce spectacle pour la renaissance du théâtre Scala à Paris. C’est d’ailleurs là bas qu’il y est joué pour la première fois. Le spectacle mêle réel et imaginaire dans un ton bleu Scala spécialement imaginé pour ce théâtre parisien. La représentation se déroule en trois actes ou plutôt trois grandes parties. En effet la pièce est un mélange de cirque, de théâtre et de danse qui nous laisse perplexe. Le spectacle met en avant l’arrière et les mécanismes qui font fonctionner le théâtre sont visibles.

Dans un premier temps, la représentation débute dans un silence total, puis les personnages se mettent à bouger. Les pas claquent sur ce décors en bois. Celui-ci est construit sur le système d’un huit clos. Ici c’est un appartement avec une table et deux chaises sur la droite, une commode et une radio. Au centre on trouve un escalier et une chaise. Nous baignons dans une atmosphère anxiogène oppressés par une musique angoissante. Les corps dansent, rebondissent sur les trampolines. Lorsque l’homme s’assoit sur la chaise, elle s’effondre, quelques rires s’esquissent dans le public. C’est alors qu’intervient le génie de Yoann Bourgeois. Les corps tombent dans des trappes en révélant ainsi tout le mécanisme. Les performances des interprètes sont assez impressionnantes. On y retrouve quelques clins d’œil au monde du cirque. Les balles roulent comme le temps qui passe sans jamais s’arrêter.

Puis on assiste à l’épisode de l’escalier. On commence à avoir des jeux sur la lumière. Les corps se reflètent sur le mur de droite. Les corps se démembrent sous l’effet du quotidien. Le quotidien devient pénible. Descendre les escaliers chaque jour comme une marionnette usée par le destin d’une vie de routine. En fond sonore on entend le ronronnement d’une machine, toujours régulier comme le quotidien de ces personnages enfermés.

Enfin, la scène finale est également étrange mais fait réfléchir sur la vie et la qualité de celle ci. A force de subir le quotidien, les personnages sont enveloppés par celui-ci. Ils ne peuvent sortir de ce drap qui les recouvre. Ils ne sont plus eux-mêmes, mais dirigés comme des robots. Ils exécutent des ordres à tel point qu’ils perdent toute sorte de jugement. On a presque affaire à des zombies ou des extra-terrestres.

En ce qui me concerne, j’invite toutes personnes à aller voir ce spectacle qui laisse réfléchir sur sa propre personne. Il permet également de comprendre les mécanismes et le ruses du théâtre. On assiste enfin à une mise en scène qui défit la gravité qui donne son coté magique à ce spectacle en à pesanteur.