Duhamel du Monceau, naturaliste, physicien et chimiste
Henri-Louis Duhamel du Monceau naquit à Paris en 1700 d’Alexandre Duhamel, chevalier, seigneur de Denainvilliers (terre proche de Pithiviers) et d’Anne Trottier. Il avait deux aînés : Marie-Anne qui mourut à 13 ans, Alexandre qui le secondera dans tous ses travaux et une cadette Angélique.
Les Duhamel, d’origine française, avaient émigré aux Pays-Bas au Moyen Âge. En 1400, Loth Duhamel était revenu en France à la suite du duc de Bourgogne (Philippe 111, dit le Bon) et depuis cette date, ses descendants vivaient entre Paris et le Loiret. La famille compta nombre d’avocats et d’officiers royaux. Henri-Louis, quant à lui, choisit de se consacrer aux sciences. Il travailla douze heures par jour tout au long de sa vie et se servit de sa fortune personnelle pour financer ses recherches.
En 1714, son père l’inscrit au collège d’Harcourt à Paris. Les lettres classiques n’exaltent pas le jeune Henri-Louis qui se montre peu brillant dans ses études : c’est la botanique qui l’intéresse. Pourtant, sous la pression familiale, il entreprend en 1718 des études de droit et choisit la ville d’Orléans pour l’activité de son port fluvial, de ses vinaigreries et de ses raffineries de sucre qui séduisent son esprit pratique et curieux (à partir des connaissances techniques qu’il acquerra sur place, il rédigera plus tard une vingtaine de notes pour les Descriptions des arts et métiers publiées par l’Académie des sciences). Une licence de droit en poche, il se rend au Jardin du roi à Paris en 1726 alors unique lieu d’enseignement des sciences physiques et naturelles. Il y suit les cours de Du Fay, Geoffroy, Vaillant et des frères Antoine et Bernard de Jussieu, qui deviendront vite ses amis.
En 1727, il acquiert le domaine du Monceau (250 arpents) et ajoutera le nom du domaine à son patronyme. Tout au long de sa vie, Henri-Louis reviendra séjourner régulièrement sur ses terres en Pithiverais.
L’Académie des sciences confie en 1728 au jeune Duhamel l’étude de la « mort du safran », maladie contagieuse qui ravage le fleuron des cultures du Gâtinais et plonge bien des familles paysannes dans la misère. Par une série d’expérimentations et d’observations méticuleuses, Henri-Louis met en évidence l’existence d’un champignon parasite, Rhizoctonia crocorum, qui détruit les bulbes et il indique le moyen d’en empêcher la propagation. La démarche est inédite et le mémoire qu’il publie alors, lui ouvre les portes de l’Académie des sciences : il a 28 ans ! Il est alors nommé en 1730 "associé botaniste" à l’académie, et en 1738 " pensionnaire".
En 1739, Maurepas le nomme Inspecteur général de la marine ; à la suite de cette nomination, il entreprend de très nombreux déplacements dans les ports. En 1761, il fonde l’École du génie maritime(école d’ingénieurs). Il continue pendant ce temps ses observations à Denainvilliers, au Monceau, ou en d’autres lieux où il est appelé, et publie sous la direction de l’académie des sciences, la collection des arts et métiers.
Frappé d’une crise d’apoplexie, le 22 juillet 1782, alors qu’il sortait de l’Académie des sciences, il mourut un mois plus tard à Paris. C’est Condorcet qui prononça son éloge funèbre.